vendredi 3 février 2012

L'histoire d'une valse.

Vous avez raison et je n'en suis pas fière.
Cette découverte ne m'enchante pas.
D'ordinaire, ce qu'il écrit m'étonne et me transporte.
Mais celui-là. Ce texte précis. Ces mots tranchants.
Celui-là m'insupporte.
J'en gerbe.
Il n'y a pas eu que la danse.
Une valse.
Un, deux, trois.
Ils ont eu 20 ans. Elle, lui. Ensemble. Ils avaient 20 ans. En l'espace d'une soirée, tout s'est perdu.
Toute son histoire. Leur histoire.
Elle a foutu l'camp l'histoire.
Et il a dansé. Leurs regards, croisés.
Ils ont dansés, ils se sont aimés. Le temps de la danse, le temps de la valse.

Je dois partir. Un peu. Là, seul, il comprendra peut-être tout ça.
Il saura m'aimer encore. Il pourra arrêter ce souvenir.
Il la reverra. Ces quelques jours.
Il oubliera encore ?
Son vice a décapité le plaisir.

Il assure que non. Il promet. Rien qu'une danse. Rien de plus.
Il me dirait.
Il me quitterait.

Elle, elle, elle. Je ne peux pas. Elle hante mes pensées. Elle est en moi maintenant. On a touché le même corps. Elle l'a aimé. Une soirée. Une soirée seulement. Je l'ai aimé à cette même soirée, à ce même moment, pendant cette même valse. Mais je n'étais pas là.
Et pourtant, il ne me perdra pas. Et même s'il ment. Même s'il l'a aimé, cette valse. Même si ce souvenir reste encore, là, quelque part, dans un coin de sa tête. Il ne me perdra pas.
Mais de peur de retrouver mon pouvoir atroce, mon attachement cruel, de peur de retrouver ce flingue et cette autorité que j'avais grâce à mon désespoir, je ne lui dit rien. Je ne dois plus lui ressembler. Je ne dois plus être comme celle qui l'enfermait, l'etouffait.

À présent, il s'est libéré. On se donne, on s'oublie. Mais à deux.

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